Années 70 (Michel Lebonnois)
Ré7 Sol
Nous avons tant rêvé
De justice, de paix
D’Amour universel
De peuples fraternels
Nous avons tant rêvé…
Nous avons tant rêvé…
Interdit d’interdire !
Faites l’amour, pas la guerre !
Nucléaire non merci !
Qui est Dieu ? Je le suis !
Nous avons tant rêvé…
Nous avons tant rêvé…
Et du travail pour tous,
Et la fraternité,
Eloignons la misère,
Tous heureux sur la Terre !
Nous avons tant rêvé…
Nous avons tant rêvé…
Et les murs abattus
Et l’armée jamais plus !
Le dialogue à l’usine,
Tous copains et copines
Nous avons tant rêvé…
Nous avons tant rêvé…
Des enfants si je veux,
Mais pour toi je veux bien…
Refaire le monde à deux,
Il fera beau demain.
Nous avons tant rêvé…
Nous avons tant rêvé…
Et prendre la parole
Et décider nous-mêmes…
Libérer le Larzac
Y dormir dans nos sacs
Nous avons tant rêvé…
Nous avons tant rêvé…
Tout ça c’était hier
Périmé, obsolète
Jeté aux oubliettes
De la modernité
C’est fini de rêver…
C’est fini de rêver…
Et le chacun pour soi
Fini les syndicats
Les luttes collectives
S’en vont à la dérive
C’est fini de rêver…
C’est fini de rêver…
Mais moi je rêve encore !
Encore ! encore !
Compagnie des Indes
P/M Michel Lebonnois
Refrain
Yanaon, Mahé
Les comptoirs oubliés
Chandernagor
On en rêve encore
Au port de Cherbourg vient d’arriver
Un grand trois mâts qu’on avait cru noyé.
Depuis plus de deux ans il avait quitté
Les quais pour Karikal, Pondichéry, Mahé
Le capitaine avait enrôlé
Un bel équipage de marins chevronnés.
Pour passer l’équateur faut avoir du cœur.
Dans le pot au noir il faut garder l’espoir.
Cap de Bonne Espérance au creux des rochers
La tempête guettait qui nous a bien secoués.
Avons eu de la chance la coque a résisté.
Vers l’île de France le vent nous a poussés.
Refaire la mâture, réparer les voiles
Plusieurs semaines il a fallu rester.
Puis reprendre la mer trouver les alizés
Pour enfin gagner l’eau du port de Mahé
Là nous avons mis dans les cales
Poivre, cannelle et le bois de Santal
Il fallait encore une semaine de bon vent
Vers Chandernagor où le thé vaut de l’or
A Pondichéry, avons embarqué
Des rouleaux d’indienne de coton colorés.
Alors seulement nous avons pu rentrer
Au port de Cherbourg où nos femm’s attendaient
,
Refrain
Ma *Hague ! ( * = h expiré)
Dé d’pis byin longtemps
J’creis qu’o m’a encrâodaé.
Sav-ous de quei sus lyi ?
Tauntôt mâove, tauntôt breune,
Apaisaunte oû solé,
Jiguulaunte à la leune ?
Sa souoffraunce, ses minsères,
Sa biâotaé, ses mystères ?
L’entend-ous susuraer
La nyit souos les éteiles,
Quaund la mé la caresse,
Yi lèque les pyids
Coume eun bouon tchyin,
À Gravelette ou à Ecalgran ?
L’av-ous entendeue gende,
Crangnaunt pour ses pêquous
Quaund le noroêt la brésile
Qu’y met tout sens *haot-bas
Et fait chauntaer la clloque
Sus l’égllise d’Âoderville ?
L’entend-ous beûlli, mais
qué l’ava se déchanne
Qui fait trembllaer les digues
D’Omounville ou de Goury,
Et qui secoue yeus granite
Coume si qu’ ch’était du gllu ?
Av-ous couoru ses q’mins
Creusaés des pas des bêtes
Et des hoummes, travaillaunt
Sa terre et ses roquis,
De Quervière à Touneville
De Sante-Croué à Greuchy ?
Av-ous priaé és gâs
Que la mé a englloutis ?
Vendémiaire ou vaquelotte,
Touos oû found réyeunis
Dans la Fosse dé la *Hague
Yoù rouole le Ras Bllaunchard.
Les sentyis des falaises
Battus pa les gabelous,
Et qué j’vyins et qué j’vas,
Dauns yeus soulliys à cllous.
Av-ous reluqui sa launde
Habillaée du bouès-jan ?
Des falaises de Jobouorg
Oû Câté de Gréville,
De la pouente de Jard’*heu
Jusqu’és deunes dé Biville...
Ch’est ma *Hague, Est-a belle !
Ch’est si biâo ! J’y syis byin.
P/M Michel Lebonnois (2-2013)
Refrain
Titanic est son nom
L’armateur en est fier
De sa flotte le fleuron
Part en croisière
Cherbourg port de France derrière la jetée
Paquebot immense s’apprête à virer
Il salue la foule, sirènes et lumières,
Affronte la houle, Neptune en colère
Au pont supérieur, voyageurs huppés
Ont payé très cher pour la traversée
Pauvres émigrants Au fond du bateau
Chantent en rêvant A l’Eldorado
Géant invincible roi de l’océan
Merveille insensible aux vagues et au vent
Il fendait les flots sans craindre la brume
L’iceberg attendait vengeance de Neptune
Un cri à l’avant, un choc, déchirure
Lui ouvre le flanc, détruit ses membrures
Panique inutile la mer a gagné
Droit dans les abîmes Titanic a sombré
A Nantes
P/m Michel Lebonnois - mai 2012
Refrain :
A Nantes, à Nantes
Les Cap-Horniers
Rapportent de Chine
La soie et le thé
A Nantes, à Nantes
Trois mâts carrés
Rapportent de l’or
Aux négriers
Au quai de la Fosse
Vient de s’amarrer
La Marie-Galante
Tout chargé de blé
Au quai de la Fesse
Mat’lots en bordée
Jett’t aux filles les écus
Qu’ils ont gagné
Au quai de la Honte
Paré à virer
Trois-mâts « L’Espérance »
Parti pour chasser
Des femm’s et des hommes
En cale enferrés
Marchandise humaine
Bonne à troquer.
Dans le port de Nantes
Toutes voiles carguées
Se croisent au matin
Vaisseaux hauturiers.
Dans les rues de Nantes
Armateurs friqués
Pavanent et se vantent
De leurs forfaits.